Coups de coeur cinéma


Eraserhead, de David Lynch

Chef d'oeuvre artisanal et bricolé, le premier film de David Lynch suit les déambulations d'un héros improbable et dérangé dans des atmosphères sombres et glauques. Véritable oeuvre d'art en mouvement où se succèdent les tableaux surréalistes et les scènes et dialogues absurdes, Eraserhead regorge d'expérimentations sonores et visuelles, comme la création du bébé monstrueux, troublant et malaisant.



Happy hour, de Steve Buscemi

Pour sa première réalisation, Steve Buscemi filme avec sobriété et simplicité le quotidien banal d'un looser ordinaire dans une banlieue résidentielle américaine, passant le plus clair de son temps à boire et à discuter dans son bar favori, et ayant des relations amoureuses et familiales difficiles. Un film touchant et émouvant, malgré tout souvent très drôle.



The blade, de Tsui Hark

Dans la Chine moyen-âgeuse, un jeune homme travaillant dans une fabrique de sabres entreprend de venger la mort de son père assassiné, avec pour seule arme l'épée brisée de son père. Sur la trame classique du film de sabre, Hark signe un film âpre et violent, constellé d'images magnifiques, rythmé par des scènes de combat d'une beauté inégalée, sur fond de mythologie, de code d'honneur, de vengeance, de rivalité amoureuse.



Sue perdue dans Manhattan, de Amos Kollek

Amos Kollek suit avec sobriété le quotidien misérable et déambulatoire d'une femme perturbée dans le Manhattan d'aujourd'hui, sa fragilité, son instabilité émotionnelle, ses rapports amoureux contrariés. Camouflée sous un foulard, s'exprimant d'une voix fluette, Anna Thomson est habitée par le personnage de Sue, troublante jusqu'au malaise.



Un jour sans fin, de Harold Ramis

Parti avec son équipe couvrir la "fête de la marmotte" dans une petite ville américaine, un présentateur météo se réveille invariablement le même jour. Partant de cette idée, Ramis signe une comédie brillante, destabilisante, se renouvellant sans cesse malgré son concept. Avec un Bill Murray géniallissime en caricature de la condescendance cynique et hypocrite du citadin envers l'Amérique profonde.



L'esprit de Cain, de Brian De Palma

Un psychiatre maniaque et dérangé, souffrant de troubles de la personnalité, kidnappe et tue pour satisfaire ses expériences. De Palma développe à l'extrême son thème favori, la fragmentation de la personnalité, pour une oeuvre complexe, souvent déroutante, riche en frayeurs et expérimentations visuelles, qui mérite mieux que de prendre la poussière dans les vidéo-clubs.



L'antre de la folie, de John Carpenter

L'histoire d'un romancier d'horreur à succès mystérieusement disparu quand son dernier livre est prêt à sortir, puis retrouvé par un homme mandaté par sa maison d'édition dans un lieu n'existant sur aucune carte. l'Antre de la folie est un film vertigineux, jouant sur les niveaux de réalité, brossant des thèmes comme le pouvoirs des mots, les croyances populaires. Mais c'est surtout un film sur la folie, contenant de grosses frayeurs.



Small soldiers, de Joe Dante

Dans une banlieue résidentielle américaine banale, comment des jouets plus vivants que nature vont bouleverser le calme et l'ennui quotidiens. Joe Dante est le réalisateur idéal pour filmer ce conte en apparence inoffensif, mais qui distille avec beaucoup d'humour quelques vérités bien senties sur le cynisme des puissants et la bêtise de l'amérique ordinaire.



Happiness, de Todd Solondz

Solondz filme la misère sexuelle ordinaire à travers une galerie de personnages tordus et perturbés. Avec un ton acide et cynique poussé à l'extrême, des dialogues vifs et drôles, et un sens de la provocation très bien maîtrisé, Solondz réalise l'exploit de faire rire avec des personnages à la sexualité navrante, et avec des sujets aussi casse-gueule que la pédophilie.



Bananas, de Woody Allen

Pour conquérir une femme, un Allen presque juvénile se retrouve malgré lui chef de file d'une guérilla en Amérique centrale. Considéré comme mineur et sans prétentions, Bananas est sans doute le film le plus drôle d'Allen. Sur fond de caricature des régimes politiques centraméricains et des mouvements militants, les gags, certes pas toujours légers, mais le plus souvent réussis, se succèdent à un rythme échevelé.



Sommaire cinéma